Nos publications / Intégration verticale ou sous-traitance

 
L’entrepreneur doit parfois choisir entre offrir un service à l’interne ou l’impartir (sous-traiter). Ce type de décision cantonne l’entreprise dans une façon de faire pour plusieurs années. Offrir le service à l’interne implique des investissements importants qui doivent donc être amortis sur plusieurs années. De l’autre côté, l’impartition nécessite un engagement sérieux, donc doit faire l’objet d’une entente sur plusieurs années. Ce choix exige donc une réflexion en profondeur. Voici quelques éléments qui doivent être pris en ligne de compte dans votre réflexion.

Le degré de contrôle requis:


    • Plus l’activité est stratégique pour l’entreprise, plus le degré de contrôle devra être élevé. Par exemple, pour un aéroport nordique, le déneigement des pistes est névralgique à cause des conséquences potentielles de la fermeture d’une ou plusieurs pistes.

Les impacts sur le service à la clientèle:


    • Une implication accrue renforce parfois la capacité d’une entreprise à offrir des services de qualité supérieure en plaçant sous son contrôle une fraction plus importante de la valeur ajoutée. Par exemple, l’entretien quotidien dans un site culturel ou récréatif, tel un cirque ou un parc d’attraction, peut être fait à l’interne si l’on considère que la propreté est un élément clé de l’offre. Par contre, dans d’autres secteurs, où les changements sont complexes et fréquents, le service à la clientèle est mieux assuré par la sous-traitance, à cause bien sûr de la flexibilité que procure ce type de gestion. Pour changer de technologie ou d’approche il suffit de changer de fournisseurs (toutefois, cela dépend de la durée de l’entente).

Les exigences de gestion:


    • La gestion à l’interne d’une activité permet à cette dernière de se moduler parfaitement aux objectifs corporatifs et aux exigences de performance de l’entreprise (à l’externe il faut négocier ces exigences avec une entité indépendante). D’un autre côté, certaines activités sont incompatibles à la structure ou aux conventions collectives d’une entreprise, d’où les coûts plus élevés si elles sont assumées par l’interne. Par exemple, les lignes aériennes sous-traitent généralement les activités de manutention du cargo ou encore les services de traiteur justement à cause que leurs structures de coût ne leurs permettent pas d’offrir de tels services.

Les enjeux financiers:


Contrôle des liquidités:
Certaines activités à forte intensité de liquidités sont difficilement contrôlables lorsque gérées par des tiers. C’est ainsi que les stationnements situés sur les sites à fortes affluences (un stade par exemple) sont gérés à l’interne et non sous-traités.

Coûts fixes:
Si l’entreprise sous-traite un service à des tiers, le coût de ce service est entièrement variable. Lorsque le service est assumé par l’interne, l’entreprise doit supporter les coûts fixes qu’entraînent cette activité, et ainsi exposer ses recettes à de plus grandes fluctuations cycliques. C’est dans cette optique, que les fabricants automobiles sous-traitent une grande partie des composantes ou sous-ensembles d’une automobile.

Besoins en capitaux:
L’intégration verticale nécessite des investissements internes, alors qu’un accord avec une entité indépendante utilise des capitaux d’origine externe.

Le gain potentiel:
Le gain potentiel relatif à la décision d’impartir doit nécessairement être significatif. Dans le cas contraire, il y a peu de motivation à enclencher une démarche qui est tout de même risquée à bien des égards.

Par ailleurs, il est intéressant d’analyser une telle décision sur la base des prérequis nécessaires.
L’intégration verticale exige que l’entreprise possède les prérequis suivants :

    • L’entreprise doit disposer d’avantages concurrentiels.
    • Les compétences sont disponibles à l’interne ou à l’externe.
    • Les capitaux sont disponibles.
    • Les rendements sont satisfaisants.

En ce qui concerne la sous-traitance, voici quelques prérequis souhaitables :

    • L’entente entre l’entreprise et le sous-traitant doit être suffisamment flexible pour permettre des changements, de telle sorte qu’elle permet de s’adapter aux besoins en constante évolution de la clientèle.
    • Le sous-traitant doit avoir une compréhension intime des besoins de l’entreprise.
    • Le contrat de sous-traitance doit avoir une durée suffisamment longue pour permettre un engagement moral et financier de la part du sous-traitant.

Ce cadre d’analyse vise seulement à faciliter la prise de décision, sachant la complexité des enjeux qui sont en cause.